mercredi 28 octobre 2009

faute de mieux les bras croisés
sommes-nous des lâches

c'est entendre dans l'immobilité
où la poésie s'installe
sa voix douce qui chuchote
comme un piano

*

à la rigueur des soupirs
la fugue s'estompe

c'est entendre malgré soi cette musique
étrange comme les visages du paradoxe

3 commentaires:

  1. Vraiment excellent, très poignant.

    Par contre, il y a peut-être un problème de référent qui suscite plusieurs lectures: elle est à qui la voix? Si la musique réfère à la fugue, quelle fugue? Pourquoi des soupirs?

    J'insiste, tu y as mis tes tripes, je crois que ça ouvre concrètement la voix vers cette grande poésie que tu gardes terrée au fond de la tête.

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  2. Merci du commentaire. Je tâcherai de répondre à tes questions du mieux que je peux.

    Le «sa» de «sa voix», à cause de la façon dont il est utilisé peut renvoyer à plusieurs choses (d'où une certaine ambiguité, je te l'accorde, qui n'est pas indésirable selon moi dans le cas de ce texte). Dans ce cas-ci, il renvoie à une personne extérieure au texte, qu'on ne nomme pas, mais qu'on peut deviner à cause du «nous» de «sommes-nous des lâches». Ceci je crois est suffisant pour clarifier le sens de la première partie.

    Dans la deuxième partie, la musique, en effet, réfère à la fugue. L'idée de la musique renvoie à «sa voix douce qui chuchote / comme un piano» dans la première partie. Comme si «sa» voix en chuchotant faisait une mélodie.

    Il faut savoir que si j'ai scindé ce texte en deux, les deux parties n'en demeurent pas moins liées entre elles et chacune est nécessaire à la compréhension de l'autre.

    Encore une fois, merci du commentaire. J'espère que ma réponse a été suffisament claire.

    Phil.

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  3. Dans ce cas, peut-être serait-il plus clarifiant de mettre un autre déterminant devant '' fugue '', comme '' sa '' ou '' cette ''.

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