vendredi 6 novembre 2009

Mouvement pour la saison

Photo : Sophie Corbeil

L'automne est une gare

Où chaque arbre est un quai

Les destinations poussent l'une sur l'autre

Les branches qui portent ses vent plient

Et laissent un peu à la terre

Des pas qui s'estompent et de feuilles écrites



Comme l'automne est la saison de toutes les arrivées

De tous les départs

Mais surtout une somme de deux

Je te le demande, marchons pour voir ce qui suit



Les mouvements se fondent

En un train d'indigènes

Plumes au vent

Plumes au sol

Qui courent

Sur le pont des secondes

Et qui jouent de leurs ombres

Sur les troncs

Qui les reçoivent comme des marques

Des cicatrices qui passent sans rester



Le flou des choses est beau

À nous fondre dans toutes ses couleurs

Je vois une fois de plus

Les nomades comme le peuple arrêté et serein

Comme la ligne dans toutes les lignées



Les destinations sont un voile entre toi et moi

Et c'est pourquoi, si tu le permets

Je t'emmène qu quai des nomades.

3 commentaires:

  1. Je ne suis pas d'accord avec << Les destinations sont un voile entre toi et moi >>. Ça voudrait dire que les nomades ne peuvent voyager qu'emmurés dans leur solitude, ce à quoi le poème n'inspire nulle part, sauf dans le ver particulier cité plus haut.

    J'aime bien l'Automne comme une gare, les arbres ne référant qu'à eux-même. Belle simplicité qui vient m'accrocher là.

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  2. Il y a tant d'arrivées et de départs qu'ils sont un voile entre elle et moi, et c'est pourquoi, considérant que les nomades sont le peuple arrêté et serein je veux l'amener à leur quai, celui de toutes les destinations, celui de la lente et statique traversée des choses.

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  3. C'est que je ne ressens pas l'opposition à la sédentarité. Vous semblez déjà nomades lorsque vous << marchez pour voir ce qui suit >>. À moins que les indigènes représentent cette sédentarité: quitter reviendrait alors à les abandonner, ce à quoi tu n'aspires pas du tout, il me semble.

    Je vois plutôt les nombreuses arrivées et départs comme quelque chose de bien, ce que ne permet pas un voile. Pourquoi se diviser par un voile quand l'union était déjà présente au tout début du poème? J'ai l'impression que les départs et les arrivées sont des destinations déjà amenées par la gare de l'automne, que ce serait plutôt l'aveuglement du quotidien enraciné qui créerait le voile. Je juge inutile la tenue de la dernière strophe qui viendrait brouiller ce que le reste du poème tend à exprimer, un peu comme un chapitre supplémentaire pour expliquer le poème.

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