
L'automne est une gare
Où chaque arbre est un quai
Les destinations poussent l'une sur l'autre
Les branches qui portent ses vent plient
Et laissent un peu à la terre
Des pas qui s'estompent et de feuilles écrites
Comme l'automne est la saison de toutes les arrivées
De tous les départs
Mais surtout une somme de deux
Je te le demande, marchons pour voir ce qui suit
Les mouvements se fondent
En un train d'indigènes
Plumes au vent
Plumes au sol
Qui courent
Sur le pont des secondes
Et qui jouent de leurs ombres
Sur les troncs
Qui les reçoivent comme des marques
Des cicatrices qui passent sans rester
Le flou des choses est beau
À nous fondre dans toutes ses couleurs
Je vois une fois de plus
Les nomades comme le peuple arrêté et serein
Comme la ligne dans toutes les lignées
Les destinations sont un voile entre toi et moi
Et c'est pourquoi, si tu le permets
Je t'emmène qu quai des nomades.
Je ne suis pas d'accord avec << Les destinations sont un voile entre toi et moi >>. Ça voudrait dire que les nomades ne peuvent voyager qu'emmurés dans leur solitude, ce à quoi le poème n'inspire nulle part, sauf dans le ver particulier cité plus haut.
RépondreSupprimerJ'aime bien l'Automne comme une gare, les arbres ne référant qu'à eux-même. Belle simplicité qui vient m'accrocher là.
Il y a tant d'arrivées et de départs qu'ils sont un voile entre elle et moi, et c'est pourquoi, considérant que les nomades sont le peuple arrêté et serein je veux l'amener à leur quai, celui de toutes les destinations, celui de la lente et statique traversée des choses.
RépondreSupprimerC'est que je ne ressens pas l'opposition à la sédentarité. Vous semblez déjà nomades lorsque vous << marchez pour voir ce qui suit >>. À moins que les indigènes représentent cette sédentarité: quitter reviendrait alors à les abandonner, ce à quoi tu n'aspires pas du tout, il me semble.
RépondreSupprimerJe vois plutôt les nombreuses arrivées et départs comme quelque chose de bien, ce que ne permet pas un voile. Pourquoi se diviser par un voile quand l'union était déjà présente au tout début du poème? J'ai l'impression que les départs et les arrivées sont des destinations déjà amenées par la gare de l'automne, que ce serait plutôt l'aveuglement du quotidien enraciné qui créerait le voile. Je juge inutile la tenue de la dernière strophe qui viendrait brouiller ce que le reste du poème tend à exprimer, un peu comme un chapitre supplémentaire pour expliquer le poème.