jeudi 24 décembre 2009

Chronique

24 décembre 2009

Il fait bon être triste à deux,
Et gai en solitaire...

C'est le contraire.

Habituellement, mais ruminons :
Une peine vraiment partagée, une peine épandue par osmose dans deux corps juxtaposés nonchalamment est des plus délectable pour les individus qu'elle pénètre. Ils doivent bien sûr avoir la sagesse de l'appréhender comme il faut : c'est une nécéssité hygiénique, ou cyclique, ou historique, ou psychanalytique, ou comme on voudra, et il suffit de l'accueillir comme telle en soi. On raillera, avec raison, la prétendue profondeur que la tristesse permettrait d'atteindre, telle une foreuse en spirale portative. C'est un mythe, une absurdité, une rouerie des romantiques, d'ailleurs je brûle à l'instant les oeuvres complètes de Goethe et de Chateaubriand. Et la bible en passant. C'est cela, c'est bien pieux de prospecter le territoire humain avec la sonde charlatanesque du malheur (vous savez, l'espèce de détecteur de trésor qu'on loue sur les plages, la même salade), c'est même un peu chrétien. Voilà bien la raison définitive d'y renoncer.

1 commentaire:

  1. Avec un cynisme bien marqué, vous inspirez la réflexion mon cher, voilà qui souligne un talent. Et si c'est un manifeste pour le bonheur, ou pour la découverte par le bonheur, que vous nous laissez, je signe. Rendons ses lettres de noblesse à la tristesse qui est à mon avis féconde c'est dans la complaisance qu'elle se ruine, je crois que cette dernière est en couple plus facile. Sous le masque de la compassion, elle s'épanche et ruine le sentiment de tristesse qui est moteur pour l'Homme.

    RépondreSupprimer