Nous androïdes existons avant d’être
Branchés sur du quatre cent vingt watts
C’est la mécanique du robot labourable
Ce n’est pas du métal qu’il faut réclamer
L’inconsistance de la peau froide
Pas non plus des automatismes
Qu’il faut refuser la vérité du mouvement
Car le soudage dans nos armatures
N’est qu’une preuve du dépassement
Du progrès que proposent les sarcleuses cosmiques
Rendant désuètes les ailes de cire et de plumes
Outre les valeurs sûres du voyage quantique
L’arracheuse électrochimique
La pollinisation interplanétaire
L’alimentation nanotechnologique
Sans toi je n’irai pas ailleurs
Qu’ici dans l’immédiat futuriste
Des robots cueilleurs de panais
vendredi 6 novembre 2009
Nous androïdes existons
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Permettez-moi de revenir à la critique de fond, à mon avis trop reléguée au second plan. Ce poème est, en mon sens, mauvais et de mauvais goût. En faisant mélange de l'habituel saveur métaphysique de tes poèmes et d'une science-fiction bâclée, le texte n'apporte au lecteur rien de bien convaincant, que ce soit sur le plan esthétique ou sémantique.
RépondreSupprimerLa toute première strophe que j'interprète comme un « l'existence précède l'essence », mais nous n'avons d'emprise l'essence m'apparaît philosophiquement pauvre, tout particulièrement par la suite des choses.
En faisant bref topo des points de vue du texte, j'avoue ne plus savoir où donner la tête. Tout d'abord soumis à cet ordre androïde des choses, tu te tournes ensuite vers une constatation de la froideur du métal puis tu semble en faire l'éloge le paragraphe d'après.
La quatrième strophe donne dans le cynisme parce qu'on se dit que tu ne peux pas soutenir de telles choses, puis tu finis avec le je ne mouverai pas ailleurs qu'ici, interprétable comme un amor fati.
Par cette seule lucarne sémantique, j'avoue avoir déjà bien du mal avec la poème, toutefois si le tout était un peu plus détaillé, développé, on pourrait avoir l'impression de plonger dans une réflexion qui commence avec une vision amor fati, puis peut être un amour de l'époque ou une recherche de plaisir dans celle-ci, pour revenir à un amor fati plus solide. Déjà de cette façon, le poème serait sémantiquement plus comprenable.
Pour ce qui est d'images, permets-moi simplement de te dire que je crois que l'agriculture et le futurisme peuvent peut-être bien se marier ( la première strophe est pas mal) mais des images lancées en énumération et pas très évocatrices telles que pollinisation interplanétaire ne m'ont pas plu.
Le sujet n'était pas facile, je l'ai, moi-même quelque peu évité, mais je crois que tu sais faire de bien meilleurs poèmes citons Permuable pour la publicité !
Pour ma part, je trouve cette critique mal justifiée. Par exemple, le deuxième paragraphe parle d'avoir lut l'éloge "à la froideur du métal", ce qui n'est pas dans mon interprétation.
RépondreSupprimerJe vous dirais que l'art est une interprétation avant tout, d'ailleurs. Madame Reiner Maria Rilke, dans une lettre dont on m'avait conseillé la lecture, affirme qu'il n'y "a rien de pire pour saisir l'art que les mots de la critique". J'ajouterais "refermée" ensuite..
J'ai l'impression, qu'on a pas lut les mêmes vers, il a là pour vous quelque chose à gagner d'une relecture, je pense.
Bon, OK. Je sais pas t'es qui, mais on va commencer par le début : Rainer Maria Rilke, c'est un homme.
RépondreSupprimerEnsuite, dis-tu, la critique de Sébastien est mal justifiée. C'est possible, mais tu n'expliques pas pourquoi elle l'est et tu ne proposes rien en retour. T'avoueras sans doute que ça ne mène nulle part : entre ça et pas de commentaire du tout, la différence est assez mince.
Tu sembles surtout avoir envie de «ploguer» que t'as lu Rilke.
Un discours critique, en tant qu'il n'est pas fait à la hâte et tente de rendre bien compte de la complexité et d'analyser le plus d'aspects possibles d'un poème n'est pas stérile. D'autant plus que l'OBJET du groupe, ce pour quoi nous nous réunissons, c'est précisement pour échanger notre avis et nous donner des conseils.
Je crois que Sébastien (qu'il y parvienne ou non, c'est une autre histoire, qui ne m'intéresse pas ici) tente d'arriver à une critique complexe de différents aspects du poème de Marc-André. En ce sens, tu ne peux pas seulement dire : «cette critique est mal justifiée» sans rien ajouter d'autre.
Puis tu finis par «(...) il y a là pour vous quelque chose à gagner d'une relecture, je pense». Vraiment ? Qui a dit que c'était pas toi ? Comment on vérifie, si tu ne proposes pas d'interprétation ? Serais-tu en train de nous traîter de caves ?
Bien à toi
Philippe R.
S'il-vous-plaît, la violence. Pour vous trois, ça suffit.
RépondreSupprimerJ'ai relu « both » le poème, la critique de Seb, le rajout d'Encre, la contre-attaque de Phil, et j'arrive à ceci. Ce qu'essaie Encre de dire, c'est que la critique de Seb semble injustifiée parce qu'elle part dans plusieurs directions. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'on s'en est parlés en dehors du web, et pour moi sa vision était claire, bien plus dans la réalité que sur ce blog. Toutefois, la critique, que nous pourrions qualifier de métacritique, pointe un évasement que Seb utilise dans sa critique (mise en abime. Lol).
Il n'a également pas tort sur le caractère « refermé » de la critique, qui est difficile d'éviter sur le Web, surtout quand le discours oral diffère largement du propos écrit. Rappelons que je suis bien paré à ce genre d'éventualités. J'ai plusieurs poèmes meilleurs sur ce site, et j'avoue que ce n'est pas mon meilleur que nous travaillons ici. Mais ce n'est pas un prétexte, car voici pourquoi.
Philippe, outre le procès d'intention, souligne un détail assez important: la critique/interprétation devrait porter sur le poème, et non sur la façon qu'ont les autres personnes de critiquer le poème. Du moins, ça manquait de chair chez Encre pour contre-argumenter Seb.
Pour ce qui est de la relecture, je crois que certains vers devraient être isolés pour en conserver l'essence, que les règles et le jeu déforment vers la fin (énumération, allusions de mauvais goût, etc).
En résumé, évitons les critiques sur d'autres critiques, les critiques évasives et les procès d'intention. Nous sommes des hommes, agissons comme des hommes avec untant soit peu d'estime pour le genre humain.
En fait, j'ai justifié un seul point mal justifié. J'ai trouvé que c'était suffisant.
RépondreSupprimerJe ne suis pas d'avis que la réaction explosive de Philippe R. sous-tend la direction que j'entreprenais.
"Serais-tu en train de nous traîter de cave?"
J'ai dis ce que j'avais à dire et sans idées sous-tendues. Il y a également là le pronom d'un groupe, alors que je m'adresse à un individu. N'attribue pas d'intentions Philippe, ça sert à rien.
La stratégie de critiquer seulement le poème est peut-être sans-doute plus productive en opinions, reste que la critique d'une critique, c'est d’entamer une discussion, ce que j'aurais plutôt souhaité.
Je comprends que ma formulation est morne et moralisatrice. Je vais le dire d'une autre façon: j'ai eu l'impression d'avoir trouvé le poème dans la poubelle de Seb S. ;)
Ce poème, je ne suis pas certain de suivre son fil sur toute sa longueur, ce qui est bien normal, mais j'aime bien le lire. Il y a des genres poétiques qui ne se retrouvent pas beaucoup ici, c'est mon avis personnel de trouver un plaisir à un tissage aussi "lousse".
Y'a les plus belles choses qui sont inutiles. Cette fois ce sera sans sources.
C'est ouvert à la discussion.
Procès d'intention, vraiment ? Ce n'est pas mon avis. Mais, l'encre, tu t'es expliqué, je comprends, ça va. Sans rancune.
RépondreSupprimerJ'admets que ce qui m'a fâché, également, c'était de ne pas connaître ton identité (c'est le prix d'avoir un blog sur internet que de ne pas toujours connaître l'identité de son interlocuteur, j'imagine).
Pour clarifier : tu dis «j'ai eu l'impression d'avoir trouvé le poème dans la poubelle de Seb». Marc - André le souligne fort justement : le travail de dialogue entre nous se fait également hos du web (tu ne peux pas savoir, je sais, c'est pourquoi je t'explique). Au moment où le poème et le commentaire ont été mis en ligne, les choses étaient, lors de nos rencontres hebdomadaires, plutôt tendues : sans entrer dans les détails, Sébastien (comme moi-même et les autres, quoiqu'un peu moins férocement) critiquions régulièrement Marc-André pour les raisons (et d'autres, qu'il ne sert à rien d'exposer) évoquées dans la critique de Sébastien. Poèmes ardus, difficiles, images qui ne nous rejoignaient pas. Ça s'est arrangé, depuis, tu l'auras compris.
*
Tu dis, y'a les plus belles choses qui sont inutiles. C'est une manière de voir la poésie (l'art en général ?) qui ne me convient pas du tout. Ce que je veux dire, c'est ceci : l'art en général, et la poésie en particulier, puisque c'est précisément ce qui nous intéresse ici, tente toujours de rendre compte d'une expérience du réel qui est singulière. Rendre visible une réalité qu'on n'avait pas d'abord perçue. L'art, ça dit toujours : «voilà, les choses sont plus compliquées que tu ne le pensais». C'est pourquoi le formalisme pur et dur, la poésie pure, ce genre de choses, ne me rejoint pas. Ni la notion des choses belles et inutiles.
C'est pour cette raison que je n'aime pas beaucoup ce poème de Marc-André. Un poème, sans rien sacrifier à la complexité, j'en conviens, doit à mon avis être clair. Et c'est surtout à ce chapitre que le poème de Marc-André échoue, toujours à mon avis.
J'ajoute également que les thèmes de science-fiction présents dans le poèmes ne me parlent pas vraiment, mais c'est là seulement expliquer pourquoi il ne me convient pas.
*
Je le redis : sans rancune. Du reste, je ne suis pas fâché d'avoir un lecteur qui ne soit pas un membre du groupe.
Bien à vous,
Philippe R.
Tout de même, franchement mauvais ce poème. S'il est dans la poubelle de Seb, il est dans la mienne également. Je ne l'efface pas sur ce blog simplement pour la postérité. De même, il serait dommage de détruire ces conversations.
RépondreSupprimerAh ça c'est bon à lire. ^^
RépondreSupprimerPour l'utilité alors.. c'est pas le fond de ma vision pour l'art ou la poésie mais plutôt une bonne raison d'apprécier la vie en général. C'est assez moche de naître avec une raison d'emblée. Une prairie c'est tellement plus beau qu'un champ. C'est ce que je voulais dire là-dedans, rien de gros, rien de fondamental.
Et là et là, t'as dit aussi quelque chose d'intéressant, Philippe ; "L'art, ça dit toujours : «voilà, les choses sont plus compliquées que tu ne le pensais»". Mais on a tous déjà vu d'excellentes oeuvres qui rammenaient la simplicité. En tout cas chez nous, dans mon domaine, on fait que ça, rammener les choses compliquées au plus simple. Ça c'est plutôt fondamental.
Du reste, j'ai plus le temps, j'y reviendrai. Mais un rotoculteur galactique, ça m'enchante. ^^
M.A. Miron