ne serai plus désormais qu'à la sortie de ce bar d'octobre
où sous ma charpente d'écume et de fièvre
elle dessine des parcours de regards étranges
juste en deçà de nos humeurs
elle me fait un signe de la main
que je traduis en des vers de fin de soirée
*
à la lueur de ces dimanches fatigués
l'intention se précise
ne sortirai plus jusqu'à tard le soir
pour me perdre sous ces décombres
de chapelle d'enclume
n'irai plus jusque dans le dehors de l'accoutumance
essayer de deviner sous tes paupières closes
l'arythmie profonde qui règle tes pas
mais seulement voilà
sous tes pupilles de nuit
à la sortie de ce bar d'octobre
j'ai vu mille couleurs s'écrire
juste là où il faut
j'ai vu aussi l'air autour se figer
et des éclairs de fin du monde
*
quelque fois ce sont les lieux qui vous habitent
comme aujourd'hui quand dans la banlieue
et ses recoins invisibles à l'oeil nu
je t'ai vue marcher dans la rue
l'oeil vif avec un pas tranquille
tu m'as fait un signe de la main
un sourire aussi
j'ai voulu en savoir plus
tu m'as regardé sans comprendre
*
faute de mieux les bras croisés
sommes-nous des lâches
c'est entendre dans l'immobilité
où la poésie s'installe
sa voix douce qui chuchote
comme un piano
*
à la rigueur des soupirs
la fugue s'estompe
c'est entendre malgré soi cette musique
étrange comme les visages du paradoxe
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Géniale fluidité des vers. Toutefois, je remarque un changement pronominal: de la 3e pers. du sing. à la 2e pers. du sing. puis un retour vers la 3e pers. du sing.
RépondreSupprimerLa première fois, ça fonctionne sans trop de mal, mais le deuxième changement << tu m'as [...] sommes-nous [...] sa voix >> pose problème, je crois.
Rien de bien majeur, mais j'enlèverais le << et >> du vers << et ses recoins invisibles à l'oeil nu >>, peut-être un << dans >> à la place.
Personnellement, j'aurais remplacé les << ces >> par des << ses >>, mais ça changerait peut-être le sens que tu voulais leur donner. Si c'est le cas, oublie ce paragraphe, veux-tu.
Somme toute, vraiment charnu, ça ne rigole plus, nous avons sérieusement affaire à de la grande poésie. Une grande chapeautée pour toi.