mercredi 13 janvier 2010

La goutte d'eau qui tombe est-elle tension ou résolution ?

6 commentaires:

  1. J'amorce le débat :
    Prenons le cas le plus commun, la goutte de pluie. Il faut interroger tous les élément concernés et débattre en leurs noms. Je soutiens que le nuage ressent un sentiment intense qui s'apparenterait bien avec l'orgasme d'un animal fort voluptueux pour qui le coït est mortel. Va donc pour résolution. Mais l'air, lui, qui est fusillé de toute part lors de cet libération de fluide, n'est sûrement pas de cet avis. J'amène l'exemple supplémentaire du supplicié à la goutte d'eau, je doute qu'il hésite un instant devant cette aporie.

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  2. Elle ne tombe plus lorsqu'il intervient.

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  3. Outre le vulgaire verbe amorçant la chute dont l'essence n'est pas précisée (où se situe la goutte? est-ce qu'elle s'apprête à quitter le nuage, la chute se retrouvant comme pré-active? est-ce que la goutte est presque au sol, rendant le verbe << tomber >> aux limites du non-être?), nous ne pouvons attribuer la tension ou la résolution au monoxyde de dihydrogène étant donné la carence de solution en ce qui a trait à la définition rétroactive du sol et du ciel. En effet, si nous considérons le sol comme étant l'événement << résolution >>, phénomène stérilisant l'énergie gravitationnelle de la goutte, nous devons approcher le nuage comme participant de << tension >>. Or, puisque la conscience humaine ne peut se regarder elle-même au centre du nuage, elle ne peut saisir le phénomène de la goutte d'eau quittant inopinément le nuage pour affronter la chute et tout ce qu'elle pourrait impliquer. D'ailleurs, puisque le ciel ne peut être sondé efficacement par la conscience humaine, nous pourrions tout aussi bien attribuer la << tension >> au sol, mais alors comment peut-on résoudre le sol à sa tension initiale? Camarades, puisqu'on ne saurait situer la goutte dans le temps ni, à la lumière de l'instabilité ontologique des deux environnements qui sont enclins à l'accueillir, à un espace prédéfini, nous sommes forcés d'admettre la goutte comme non-être.

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  4. Très habile, mon cher, félicitation pour cette envolée discursive. Je me sens pourtant le devoir d'émettre quelques réticences :
    D'abord, quant aux imprécision sur l'état de «chute» qui semblent vous contraindre, je vous éclaire : aux deux extrêmes, soit le départ inopiné de la goutte du nuage et son arrivée au sol, je vous assure qu'il existe un moment précis (quoique insaisissable) auquel le changement d'état se produit. Je vous invite à ce sujet à voir la solution du paradoxe d'Achille et de la tortue sur wikipedia.
    Second point : Vous semblez qualifier l'état de «tension» ou de «résolution» de la goutte selon une simple association à un des deux évènements, et vu que vous n'êtes pas en mesure d'établir l'état de ces évènements, vous concluez inqualifiable l'état de la goutte. Eh bien, ces évènements sont à exclure du sujet, ils sont les bornes exclues délimitant l'intervalle en jeu.
    J'ajouterai qu'à mon avis, cette goutte, peu importe son emplacement (car elle est bien à quelque part à tout moment, la nature réfute elle-même, sans discours, cette proposition du «non-être») ne peut être que tension, des forces agissant constamment sur elle, même lorsqu'elle semblera au repos, et qu'il en est de même pour toute les choses qui soient.

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